« Notre Mère la Guerre » – Kris, Maël

61gSiwU1UJL

Notre Mère la Guerre

Le récit complet

de Kris & Maël

Éditions Futuropolis

 

Format papier (album) : EUR 34,50

264 pages

 

Il y a une chose qui s’est passé entre-temps, c’est que j’ai reçu un chéquier étudiant.

Et comme si je n’achetais pas assez de livres comme ça, j’ai eu la ô magnifique occasion d’avoir 45 euros de livres gratuits. Alors, je me suis précipité pour acheter le Graal. L’intégrale de Notre Mère la Guerre.

Pourquoi le Graal ? Parce que les passionnés de 14-18 en parlent toujours en bien, et que quelqu’un qui connaît ma passion de Victor Hugo me l’a conseillé. Donc je ne savais pas vraiment de quoi ça parlait, mais j’ai pu me l’offrir grâce à la collectivité de ma région (merci !) et je ne l’ai pas regretté.

Ici, on fait face à un lieutenant de gendarmerie, Roland Vialatte. Il faut savoir que j’ai une passion certaine de tout ce qui a trait à la gendarmerie, en plus de me préparer à passer le concours de sous-officier dans deux ans. Un de mes ancêtres était gendarme pendant 14-18… bref, c’est une des rares BDs qui a un gendarme mobilisé comme personnage principal, et un peu de diversité fait du bien !

La BD s’ouvre sur la célèbre chanson de Voltaire des Misérables, et pour cause, Vialatte adore la littérature. D’ailleurs, il est plein de bonne volonté et de patriotisme, mais voilà ; les tranchées, ce n’est pas aussi glorieux que dans les poèmes d’Hugo sur la guerre de 1870 ou la bataille d’Austerlitz.

Des femmes sont mortes dans les tranchées ; pourquoi sont-elles là ? Qui a donné le coup de couteau ? Qui a écrit les lettres laissées sur les corps ? Les soldats sont terrifiés, et bien trop pour avoir les idées suffisamment rationnelles pour aider le lieutenant Vialatte.

Un style de dessin reconnaissable entre mille, un récit très noir qui ne fait qu’écho à la réalité des combats, une haine de l' »hirondelle » réelle, une désillusion constante : la guerre est romancée, la propagande la glorifie, et les Poilus meurent bien trop tôt par la force de l’obus pour révéler la PEUR, celle que relate Chevallier.

C’est un gros coup de cœur pour moi face à ce qui peut être considéré une des références de la bande dessinée de 14-18. On oublie bien vite le prix toujours élevé d’un album de BD lorsqu’on tombe sur des perles comme celle-ci.

signature

Laisser un commentaire